La présence de l'homme dans le Minervois est attestée dès la préhistoire (grotte d'Aldène - Cesseras paléolithique).
Les très nombreux dolmens du néolithique (environ 5 800 à 2 500 ans avant J.-C.) sur tout le territoire de notre région confirme une sédentarisation durable des populations sans doute attirées par les nombreux atouts qu'elle confère : climat agréable, cours d'eau nombreux, points hauts, sols riches, présence de gibier en quantité.
L'origine du village est très ancienne aussi. Cicéron, écrivain et philosophe latin le mentionne en 74 avant J.-C. sous le nom de Cella Vinaria, cellier à vin.
La première mention écrite connue date de 1069 et nomme le village La Livineira, plantée de vignes.
Comme le suggère l'étymologie des noms anciens les romains sont longtemps restés les maîtres du village, des vestiges intéressants ont été découverts : restes d’amphores, tessons de poteries, monnaies, tombes (Domaine Gourgazaud et Tholomies), vestiges d'un camp romain à proximité (Siran) et une voie de communication importante entre Siran et La Livinière sont ainsi répertoriés.
L’emplacement de La Livinière n’a pas toujours été celui qu’on lui connaît aujourd’hui. Selon certains historiens, L’emplacement originel se trouverait au lieu-dit Saint-Jean-d’Ognon (première mention en 990) à environ 2 km au sud-est de notre village et aurait été détruit par le tristement célèbre prince Edouard de Woodstock, dit Le Prince noir pendant la guerre de 100 ans (1337 - 1453).
Au début du XIIIe siècle, lors de la croisade contre les Cathares ou Albigeois— ayant pour but d’éradiquer une nouvelle foi faisant de l’ombre à l’église romaine— La Livinière a, comme toutes les communes du sud de la France où était implantée cette religion, énormément souffert, passant sous l’autorité du seigneur Pierre le Singlar, Pierre le sanglier, lieutenant de Simon de Monfort, lui-même meneur de la croisade contre le comte de Toulouse, Raymond VI.
Plusieurs seigneurs se sont ensuite succédés à la « gouvernance » du village. La famille la plus remarquable est sans nul doute celle de La Jugie. Une famille très pieuse, ayant parenté avec certains papes d’Avignon. C’est en 1350 que Jacques de La Jugie acquiert la seigneurie de La Livinière. Il décède en 1358. Son fils Nicolas prend sa suite et agrandit considérablement ses terres. Il est à l’origine du magnifique clocher rond de l’église Saint-Etienne, inspiré dit-on de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. La famille de La Jugie règnera sur le bourg jusqu’à la révolution française de 1789, en son nom propre ou sous celui des différentes alliances avec les comtes de Mérinville (Rieux-Minervois). Ils seront dépossédés de l’ensemble de leur terre en 1792.
La Livinière, comme l’immense majorité des communes françaises, va voir nombre de ses enfants mourir sur les champs de batailles de la Grande Guerre ainsi que celle de 1940.
Le monument aux morts se trouve dans les jardins de la remarquable basilique Notre-Dame-du-Spasme.
Nous ne pouvons terminer ce petit tour historique sans parler des activités économiques qui se sont succédées au fil des siècles. Recherche de minerais, mines de lignites, carrière de meules à moudre (Saint-Julien-des-Meulières).
L’agriculture a bien sûr toujours été présente sur notre sol. Seigle, blé ou avoine y ont souvent été cultivés. L’olivier y est l’arbre le plus emblématique et sans doute le plus répandu. Mais la culture reine —présente depuis des millénaires, sans doute à l’état sauvage dans ses prémices— est, sans contestation possible, la vigne.
Les Romains ne s’y étaient pas trompés, eux qui sont sans doute à l’origine de la richesse de notre terroir actuel, richesse entretenue amoureuseuement, de nos jours, par des vigneronnes et des vignerons qui ont obtenu en 1999 le nom d’appellation contrôlée de cru Minervois La Livinière.
" Bientôt l’on dira La Livinière, le Margaux du Minervois ! ", Roger Piquet - Château Gourgazaud - 2003.
Bonne balade dans la commune, à la découverte des nombreux lieux historiques, des traces de notre passé et à la rencontre de celles et ceux qui partagerons leur savoir et leur amour.